Too much thinking is bad for your brain

Apres cette extraordinaire aventure passee dans les contre-forts du Fansipan, il etait temps de quitter nos 2 amis allemands. Nos routes se separaient en effet ici (Sapa). Ils retournaient vers Hanoi pour repartir vers la Chine. Pour notre part, destination Dien Bien Phu. L'occasion de nous rapprocher de la frontiere du Laos et de faire une escale historique.

Malgre la faible distance apparente entre Sapa et Dien Bien Phu, le bus faisant la liaison aura tout de meme mis plus de 10 heures : des paysages magnifiques, dans lesquels l'Homme tente de se faire une place a coup de pelleteuse (1 sorte d'autoroute a flanc de montagne)... Mais la n'est pas le propos.

Arrives au milieu de la nuit dans la ville que nous autres francais connaissons tous, nous nous sommes empresses de trouver un hebergement et un restaurant local pour nous rassasier. Apres une bonne nuit de repos, visite de ce site historique.

Bon alors a priori, la ville meme n'est pas exactement l'endroit ou eu lieu la celebre bataille. Il s'agirait en fait de reconstitutions des endroits clefs de l'evenement a savoir : la colline (Eliane pour les francais, A1 pour les Viets), le centre de commandement francais, un memorial, et quelques tanks dissemines a travers la campagne. Malgre les cartes assez precises que nous avions en notre possession,nous aurons tout de meme reussi a nous perdre en pleine campagne (a savoir au beau milieu des champs de riz!). Cette escapade n'aura cependant pas ete une perte de temps : deux locaux (fermiers) nous invite a boire un the et un petit coup d'alcool de riz. Vraiment tres sympas ces Vietnamiens qui, malgre une barriere de la langue evidente, n'hesitent pas a acceuillir a bras ouverts.

La ville n'ayant pas particulierement d'attraits une fois les visites culturelles terminees, il etait temps pour nous de plier bagages en direction du proche Laos. La encore, nous montons dans un bus tres tot le matin, et prenons plus de 10h pour parcourir les 90km nous separant de Muang Kua... Mais bon, on commence a s'y faire! Les problemes sont les meme que precedemment : des travaux et une piste en piteux etat (nous irons meme jusqu'a descendre du bus pour lui permettre de gravir une petite cote de terre ^^). Bref, une fois arrives, deconvenue : pas de ATM (distributeurs de billets), et les banques sont fermees jusqu'a Lundi...(nous arrivons du Vietnam, et ne possedons que quelques dollars dans nos poches). Pas d'autre choix que de prendre ni une ni deux un Songthaews (sorte de tuk-tuk) vers Udomxai pour 3 heures de route.
Petit coup du sort : les ATM de cette capitale de province etaients tous casses! Ils seront a nouveau en fonction des le lendemain matin.

Mais attardons nous sur cette premiere etape au Laos. Udomxai, bien que tres chinoise, reste, dans les faits, tres Laotienne. Mais qu'est-ce donc que le Lao Spirit me direz-vous ? Avant tout, pas de stress : "too much thinking is bad for your brain", et un rythme de vie qui va avec : lever 6h, fermeture des commerces vers midi, sieste jusqu'a 16h, couvre-feu aux alentours de 23h. C'est pour dire qu'ici, ils ne sont pas stresses.

Apres 3 jours de glandouille, il etait temps de quitter cet endroit qui ne recelle d'aucune reelle activite hormis les bars Beerlao (biere locale qui detient 90% du marche de la mousseuse du pays !) et les matchs de foot (uniquement en fin de journee!). Depart pour Muang Ngoi, petit village a 1 heure de bateau de Nong Khiaw. Veritable point de chutte d'une population majoritairement touristique, dans un cadre idyllique : bord de riviere (la Nam Ou), encadree par les montagnes, le tout dans un petit village traditionnel qui s'est tres vite adapte a l'afflut touristique. Mais rien de choquant. Voulant eviter de nous retrouver dans une enieme guest house, nous avons deniche, non loin du terrain de foot communal, un petit coin de verdure propice au camping. En moins d'une heure, le camp etait monte, les sacs caches dans les broussailles environnantes et nous partions nous incruster dans la partie de foot avec les locaux. Tres sympa, mais fatiguant ^^. Apres quoi, achat de notre premiere bouteille de Lao Lao (le whisky du pays - c'est en fait un alcool de sticky rice), et rencontre avec d'autres travellers aux abors de la riviere.

Premiere nuit dehors depuis le Fanzipan... Ici, c'est bien plus agreable : il ne fait pas froid (nous avons tres bien dormi) et 2 compagnons de route auront garde le camps pendant notre sommeil : Queue brulee et Noir et Blanc (2 adorables chiens errants vous l'auez compris).
La journee qui suivi fut rude : balade sous un soleil de plomb dans l'arriere pays, visite de cavernes, baignade sous une cascade, retour rapide pour ne pas manquer le debut du match de foot... pour finalement finir comme la nuit precedente : bouteille de Lao Lao!

Le lendemain, il etait temps pour nous de repartir (nous avions vu tout ce que nous souhaitions voir et faire). Un rapide adieu a nos 2 toutous et direction Luang Prabang. Je vous passe les details du trajet (toujours aussi long en comparaison de la distance ^^). Luang Prabang fut notre premiere grande ville touristique du Laos, donc un peu surprenante au debut (tout est plus cher, et beaucoup d'Europeens, Americain et autres dans les rues). Mais nous avons vite pris nos marques chez Keo et Pam, les deux adorables proprietaires de la guesthouse que nous avions deniche. Keo fut d'ailleurs notre fournisseur officiel de Lao Lao traditionnel ^^. Mais il n'y a pas que la boisson dans la vie! Les quelques jours passes dans cette ville auront ete plutot remplis :
- 1er jour, location de velo, nous voulons atteindre les cascades situees a 35km (aller) au sud. Dans notre empressement cependant, nous nous sommes mis en route dans la mauvaise direction... Pour nous en rendre compte une 20aine de km plus loin. Mais ce n'est pas ce genre de mesaventure qui nous decouragerait, armes de notre indispensable carte, nous croyons pouvoir rejoindre les chutes en passant par une autre piste. Quelle ne fut pas notre desespoir lorsque, arrives a Muang Nan (50 km de Luang Prabang), les locaux nous annoncerent qu'il n'y avait pas de route! Epuises, nous decidons alors de mettre les velos dans un tuk-tuk et de rentrer.
- 2eme jour, location de velo... on est tetu ou on ne l'est pas! Direction les cascades... que nous trouvons ! Quel bonheur, d'autant plus qu'elles sont integrees dans un parc naturel protege. Nous y verrons egalement nos premiers ours d'Asie (a collerette blanche autour du coup). Malheureusement, pas le temps de trainasser, notre location prenant fin a la mi-journee, nous devons tres vite revenir. L'apres midi sera tranquille, la soiree teintee de Lao Lao et d'une ceremonie d'intronisation dans la famille de Keo. Quel gentil Monsieur (surtout quand il a un peu bu ! Mais CHUT! Sa femme ne doit surtout pas etre au courant ^^).
- 3eme jour, reveil tardif et visite du palais imperial (qui n'a d'imperial que le nom) et discussions avec les nombreux travellers rencontres (c'est dingue ce que l'acool peut rapprocher les gens!).

Au 4eme jour, il etait temps de quitter cette ville. Depart pour Phonsavang. Quelques heures de route, une panne au niveau de la direction duminibus, et arrivee tardive sur les lieux. Rien de vraiment interressant dans cette ville, si ce n'est sa proximite avec l'un des lieu les plus emprunt de mystere du Laos, j'ai nommme la Plaine des Jarres.
Alors pour faire simple, l'arriere pays de cette province est constellee de nombreuses jarres (datation approximative : 2000 ans) dont l'utilisation relle est encore inconnue. Certains disent que ce sont des monuments funeraires, d'autres pensent que ce sont des recipients servant a la fermentation de leur alcool de riz. Le debat faisant rage, nous avons ecide de visiter ces sites. Situes a 35km (au plus loin) de la ville, le velo semblait tout indique. Une grosse journee donc, sous un soleil de plomb, alternant entre pedalage intensif et marche au milieu de jarres. Mais nous ne pouvons evoquer cette plaine sans parler d'un autre fait marquant de son histoire : elle fut la region la plus bombardee par les americains. Du coup, il y a encore enormement de UXO (objets non exploses) dissemines un peu partout. Pour visiter les sites des jarres, on se retrouve donc devoir marcher entres de balises plantee dans la terre. Un peu flippant, surtout quand elles sont espacees de plus de 20 metres ou qu'on est plus capable de les distinguer parmis les hautes-herbes! Rassurez-vous nous tenons encore sur nos 2 jambes. Malheureusement, nous n'aurons pas reussi a elucider la mysterieuse question de l'utilite de ces jarres...

Milieu d'apres midi, retour sur la ville et paquetage rapide : nous prenons le bus pour Vang Vien...